Lecture numérique, mobilité et malvoyance

L'essentiel

Lecture numérique

Ancien site

  • Date de publication :
  • Mots-clés :
  • Description : Introduction Dans de nombreux pays, la lecture reste l’outil principal d’accès à la culture ou aux loisirs. Elle devient indispensable dans l’éducation comme en milieu professionnel où la transmission de l’expérience et l’évolution des compétences passe le plus souvent par l’écrit. Depuis quelques années, l’évolution et la banalisation des données numériques ainsi que des dispositifs électroniques fixes ou mobiles susceptibles de les exploiter - ordinateurs, tablettes, liseuses ou smartphones – ont permis d’accéder à une offre de contenus abondante et mondialisée toujours plus riche en fonctionnalités et rendue disponible en permanence par une mise en ligne sur les réseaux informatiques. Malheureusement pour une part non négligeable de la population, les publics « empêchés de lire » en général et les personnes malvoyantes pour le sujet qui concerne ce dossier, les accès visuels et/ou auditifs à ces contenus ainsi que l’utilisation des matériels électroniques de lecture se heurtent encore à plusieurs difficultés. Après avoir donné quelques chiffres sur la population malvoyante dans le monde et en France puis décrit brièvement les principaux troubles visuels qui perturbent ou empêchent l’accès à l’écrit par les personnes malvoyantes, nous passerons brièvement en revue les attentes des personnes malvoyantes en terme de type de contenus. Enfin,  en se limitant exclusivement aux usages de lecture de livres électroniques en mobilité, nous tenterons de donner quelques exemples avec des solutions existantes, leurs possibilités d’utilisation et la façon dont elles peuvent permettre ou faciliter la lecture par les publics déficients visuels.

Contenu de l'ancien site

La déficience visuelle dans le monde et en France

D’après les chiffres de l’Organisation ondiale de la Santé1 la population mondiale compte environ 246 millions de personnes malvoyantes et 39 millions d’aveugles. En France ce sont 1,7 millions de personnes qui sont concernées par la déficience visuelle avec 932 000 malvoyants2 dont 30% ont un handicap ou un trouble associé. Même si les progrès du dépistage et les traitements médicaux ont permis une diminution du nombre et de la gravité de la déficience visuelle chez les plus jeunes, du fait du vieillissement de la population, les chiffres restent en constante augmentation avec des sujets âgés qui représentent une part de plus en plus importante des cas de déficiences visuelles moyennes ou sévères.

Les personnes malvoyantes : une population très diverse

La malvoyance est avérée pour les personnes qui, même après correction, ont une acuité visuelle altérée et/ou un champ visuel réduit. La multiplicité des pathologies modifie de façon très diverse la capacité à percevoir l’environnement des personnes souffrant de déficience visuelle modérée à sévère. Pour ce qui concerne la lecture, elles peuvent être confrontées à l’une ou plusieurs des difficultés suivantes :

  • Une vision floue ou déformée avec une image perçue insuffisamment contrastée, imprécise, une intolérance aux luminosités importantes, une mauvaise évaluation des couleurs, du relief ou des distances. Ces symptômes se rencontrent chez les personnes souffrant de pathologies comme une cataracte, une myopie sévère... L’accès à l’écrit peut être amélioré par un agrandissement et un formatage adapté du texte, une amélioration du contraste ou une adaptation à la luminosité ambiante.

Figure 1 Vision floue

Simulation d'une lecture avec perception visuelle floue
  • Une vision centrale se caractérise par un champ visuel considérablement rétréci, un peu comme à travers une longue-vue. La rétinite pigmentaire est l’une des pathologies oculaire ayant pour conséquence un champ visuel restreint. Pour les tâches de lecture, avec une vision centrale peu atteinte, les possibilités de formatage du texte et d’adaptation à la luminosité ambiante sont souvent privilégiées à un agrandissement du texte.

Figure 2 Vision centrale

Simulation d'une lecture avec une vision centrale
  • Une vision périphérique se manifeste par l’apparition d’une tâche au centre de la rétine. Les personnes avec une vision centrale altérée, comme celles atteintes de DMLA, parviennent à se déplacer sans grande difficulté dans l’espace, mais leur perception des détails et des couleurs devient de plus en plus difficile au fur et à mesure de l’évolution de la maladie. L’agrandissement des textes, la modification de l’éclairage ou des couleurs d’affichage sont autant d’améliorations qui peuvent être apportées pour faciliter la lecture aux personnes ayant une perte de vision centrale.

Figure 3 Vision périphérique

Simulation de lecture avec une vision périphérique
  • Dans certains cas, la malvoyance est caractérisée par deux ou plusieurs des symptômes mentionnées ci-dessus.

Les demandes et besoins des populations malvoyantes

En termes de contenus

Comme pour l’ensemble de la population, les demandes en termes de contenus peuvent être liées à l’âge, aux études, à la profession ou aux centres d’intérêt de la personne malvoyante. Des livres pour enfants ou des bandes dessinées intéresseront peut être davantage les plus jeunes,  les livres scolaires ou la littérature classique plutôt les étudiants, tandis que les adultes porteront leurs intérêts sur les romans ou les biographies…

De même les motivations peuvent diverger : activité d’apprentissage pour les scolaires, de loisirs pour les adultes, de maintien des capacités cognitives pour les personnes âgées…

Malheureusement, du fait d’une absence de prise en compte de l’accessibilité dans la création des livres numériques et de délais importants entre leurs sorties publiques et une éventuelle disponibilité dans un format adapté, il existe toujours une forte inadéquation entre les besoins et désirs de lecture des personnes malvoyantes et la réalité de l’offre.

En termes de confort visuel

Les différentes pathologies visuelles, leurs intensités ou l’adaptation individuelle face à une perception visuelle résiduelle font qu’il n’existe pas deux lecteurs malvoyants avec des besoins strictement identiques en termes de représentation d’une information textuelle. Pour une même personne, ces besoins peuvent aussi variés en fonction d’un handicap associé, de l’environnement, d’une fatigue oculaire passagère…

Pour être réellement généraliste, l’information doit donc être suffisamment flexible pour offrir une expérience de lecture similaire à celle proposée aux lecteurs valides. Contrairement à d’autres supports figés comme le papier, c’est ce que permettent aujourd’hui les formats numériques.

La lecture numérique

Définition

La lecture numérique désigne une pratique de lecture d’un document textuel dématérialisé sous forme de fichier informatique à partir d’un appareil ou d’un logiciel de lecture dédié à cet usage.

NB : Dans la suite de ce dossier le terme « lecture numérique » s’appliquera essentiellement à un document de type livre, au contenu principalement textuel, dans l’un des trois principaux formats structurés (EPUB, PDF et Daisy) proposé par les différentes plateformes de distribution.

Spécificités d’un livre au format numérique

En s’affranchissant du support papier, la dématérialisation des ouvrages numériques offre de nombreux avantages :

  • Le nombre, l’encombrement et le poids ne dépendent plus de la taille ou de la quantité d’ouvrages transportés mais uniquement des caractéristiques de l’appareil de lecture.
  • La lecture d’un même livre numérique est possible quel que soit l’appareil fixe ou mobile et l’application dédiée utilisée. Le stockage sur serveur augmente la quantité d’ouvrages disponibles indépendamment du lieu ou du nombre de dispositifs de lecture avec une synchronisation des données, des paramètres utilisateur, de la position de lecture…
  • Quel que soit la langue ou le sujet, l’offre récente est mondiale et pléthorique, disponible sur le web 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
  • Dans ses formats les plus aboutis, les ouvrages numériques sont structurés. L’usager peut naviguer dans une table des matières, atteindre une page, mémoriser une position de lecture, consulter des notes de bas de page ou de fin d’ouvrage, etc. Au-delà de cette expérience de lecture très similaire à celle obtenue à partir du support papier, le format numérique permet d’annoter un passage, de rechercher une occurrence de texte, d’obtenir la définition d’un mot ou la conjugaison d’un verbe, d’utiliser du contenu multimédia…
  • En détachant le fond (le contenu textuel) de la forme (la mise en page), l’usager à l’avantage de pouvoir adapter la présentation à ses préférences et/ou ses besoins. Pour les usagers malvoyants, cette fonctionnalité essentielle permet d’adapter dynamiquement le contenu quel que soit le degré de vision résiduelle ou le contexte de lecture.
  • Pour les ouvrages numériques répondants aux normes d’accessibilité, les mêmes publications sont proposées pour tous les publics, favorisant ainsi l’inclusion des publics malvoyants.

Pour profiter pleinement des avantages offerts par l’usage des livres numériques, il est utile d’aborder plus en détails deux aspects indissociables et indispensables à la bonne accessibilité d’un livre numérique, à savoir la question du format des contenus et celle des dispositifs matériels qui en permettent la lecture.

Les contenus

Dans le secteur de l’édition numérique, tous les contenus n’ont pas les mêmes qualités : contenus graphiques, documents plus ou moins structurés, mise en page fixe, contenus avec ou sans média…

Au-delà des formats proposés par les producteurs de livres, les principaux diffuseurs ont parfois créé un écosystème incluant une plateforme de téléchargement, des outils de lecture et des formats de livres dont les spécificités limitent souvent leur accessibilité aux publics déficients visuels (format propriétaire, présence d’une protection par DRM, etc.)

Pour se limiter aux principaux formats structurés utilisables avec la plupart des dispositifs matériels ou logiciels de lecture, nous nous limiterons aux livres numériques en PDF et ePub, et dans le cadre d’une adaptation spécifique au handicap de lecture, au format Daisy.

Le format Daisy

Le format Daisy (Digital Accessible Information SYstem) créé et soutenu par le Consortium international éponyme est une norme de livre électronique développée pour les publics déficients visuels, dyslexiques ou tout autre type de handicap de lecture. Disponibles en version texte seul, audio seul ou texte et audio, les ouvrages à la norme Daisy sont basés sur le langage XML et permettent de séparer le fond de la forme laissant ainsi une grande liberté de personnalisation dans la représentation et la manipulation des contenus. Ces fonctionnalités associées à un fort potentiel de structuration des données, donnent aux personnes « empêchées de lire »  une expérience de lecture très riche similaire ou supérieure à celle obtenue par la majorité des lecteurs : personnalisation de la taille et des couleurs du texte, navigation par chapitre ou par page, mémorisation de la position de lecture, réglage de la vitesse de lecture, synchronisation de la lecture audio, gestion d’éléments facultatifs comme les notes de bas de page, pose de signets, alternatives accessibles aux éléments graphiques…

Adopté par bon nombre des organismes liés au handicap visuel, le format Daisy est actuellement le plus accessible aux personnes aveugles et malvoyantes. Cependant, pour bénéficier de l’ensemble de ces possibilités, l’usager doit disposer d’un lecteur compatible avec ce format3. D’autres parts ne s’agissant pas d’un format grand public, la production de livres au format Daisy reste restreinte à un nombre limité de structures aux moyens limités qui luttent désespérément pour réduire la pénurie de livres accessibles.

Souvent axée sur son utilisation audio, une personne malvoyante peut également bénéficier des avantages de ce format pour une lecture visuelle, complétée ou non, par la restitution audio du texte. En effet, pour une proportion non négligeable de personnes souffrant de malvoyance sévère, notamment celles pour qui une lecture visuelle provoque une fatigue oculaire rapide ou lorsqu’une lecture fluide leur est impossible, les lecteurs audio Daisy dédiés restent, à condition d’utiliser une application de lecture dédiée appropriée4, une alternative qualitative d’accès à la lecture.

Le format PDF

Un ouvrage numérique en format PDF (Portable Document Format) conserve une représentation fidèle au document d’origine (mise en page, police de caractère, éléments graphiques...). Pour les personnes déficientes visuelles, un fichier PDF comporte souvent de nombreux inconvénients. Le contenu textuel peut être une image de la page sans dissociation possible entre le fond et la forme ou possibilité de lecture audio du texte. Pour les personnes malvoyantes, les modifications des paramètres de mise en page sont impossibles avec des inconvénients majeurs comme un zoom de l’écran qui oblige à des manipulations de défilement horizontal. Dans le cas d’une source textuelle, la flexibilité dans la représentation visuelle du texte reste limitée et la structuration souvent absente ou insuffisante limite la navigation dans l’ouvrage, quand ce n’est pas l’ordre d’insertion des données qui provoque une lecture audio illogique.

Le format ePub 2

Supporté par l’IDPF (International Digital Publishing Forum), l’ePub dans sa version 2, est le principal format actuellement fourni par les éditeurs de livres électroniques et mis à disposition des usagers sur les plateformes de téléchargement gratuites ou commerciales (Fnac, iBooks Store, Numilog…). Bien que conçu pour le grand public, l’ePub 2 intègre le vocabulaire Daisy XML permettant ainsi aux ouvrages répondant à cette norme un haut degré de structuration.

Comme avec les livres Daisy texte, l’utilisateur peut facilement naviguer à travers un ouvrage par page ou chapitre, atteindre une note, rechercher une occurrence de texte…

Compatible avec la quasi-totalité des dispositifs de lecture, la dissociation du contenu textuel de sa présentation laisse un large choix de personnalisations adaptées aux besoins de chaque usager malvoyant.

Le format ePub 3

Évolution majeure du format ePub 2, l’ePub 3 est basé sur le langage web HTML 5. Reprenant les fonctionnalités d’accessibilité du format Daisy, l’une des principales améliorations d’accessibilité proposée consiste à pouvoir superposer différents médias de sorte à encapsuler des données audio synchronisées au contenu textuel.

En respectant les directives d’accessibilité définit par l’IPDF les livres au format ePub 3 devraient être la solution idéale déployée par les éditeurs5 pour une production en amont de livres accessibles à tous permettant de réduire drastiquement la pénurie de l’offre dont les personnes malvoyantes comme l’ensemble des publics empêchés sont confrontés.

Les dispositifs de lecture mobile de livres numériques

Les matériels et logiciels évoqués ici ne représentent que quelques exemples des solutions existantes pour des usages de lecture en mobilité.

Actuellement les dispositifs mobiles de lecture de contenu numérique sont schématiquement classés en deux grandes catégories :

  • Les solutions exclusivement dédiées à la lecture, plus communément appelées liseuses, comme les produits Kobo, Sony Reader, Kindle Amazon, etc.
  • Les solutions mobiles multifonctions comme les tablettes ou smartphones sous système d’exploitation IOS ou Android et dont la lecture n’est qu’une des nombreuses possibilités offerte par les nombreuses applications installées sur l’appareil.

Pour les publics malvoyants chacune de ces catégories peut se subdiviser en deux groupes :

  • Pour les produits dédiés : les liseuses conçues pour une lecture visuelle par le grand public avec le plus souvent un écran en technologie E-Ink. Toujours classé dans les lecteurs de livres électroniques, des produits sans écran, conçus spécifiquement pour le public déficient visuel, permettent une lecture audio des livres numériques.
  • Pour les produits multifonctions : des tablettes ou smartphones avec des applications grand public, utilisées ou non en conjonction avec une couche d’accessibilité native incorporée au système d’exploitation de l’appareil ou encore des applications spécifiquement dédiées au handicap visuel et publics empêchés.

Exploitation des livres numériques par les dispositifs de lecture

Avec des contenus structurés qui permettent de détacher le fond de la forme, le matériel est un élément indispensable dans la chaîne d’accessibilité à la lecture. Il doit être à même de s’adapter à tous les besoins des usagers malvoyants en exploitant au maximum les possibilités offertes par des livres numériques au format Daisy ou ePub. Quel que soit son degré de connaissance technique, il est important que l’usager déficient visuel puisse, dès la sortie de l’emballage du produit, utiliser facilement et en toute autonomie l’ensemble des fonctions.

Utilisation de l’appareil de lecture

Le premier point déterminant le choix d’un appareil de lecture numérique concerne l’aspect et l’ergonomie physique du produit. Pour un utilisateur malvoyant les critères suivants sont à prendre en compte :

  • Taille et caractéristique de l’écran adapté au handicap de l’usager. La lecture pourra être plus confortable sur un grand écran de tablette plutôt que sur celui plus petit d’un smartphone.
  • Utilisation d’un écran couleur ou monochrome en technologie E-Ink. Le choix d’un écran couleur avec un fort potentiel d’éclairage peut être mieux adapté aux personnes pour lesquelles le réglage du contraste est indispensable à une bonne lisibilité de l’écran.
  • De manière générale la qualité de l’affichage : résolution, absence de scintillement, faible rémanence, rétro éclairage…
  • L’interaction avec le produit : écran tactile, présence de touches physiques pour certaines fonctions comme le réglage du volume, l’accès au menu principal, les déplacements aux pages suivantes ou précédentes, etc.
  • Le support de stockage des livres numériques : carte mémoire, mémoire interne…
  • La connectivité : USB, WiFi…

Après les caractéristiques physiques, la conception logicielle de l’interface utilisateur et/ou du système d’exploitation :

  • Pour un produit multifonctions, la présence et les performances d’une couche d’accessibilité vocale et/ou visuelle.
  • L’accessibilité de l’interface utilisateur et de l’application de lecture (ouverture du livre à partir de la bibliothèque de l’appareil, réglage des paramètres, navigation dans l’ouvrage, etc.).
  • L’intégration ou non d’une fonction pour récupérer facilement et de façon autonome des contenus avec ou sans ordinateur (connexion réseau, accessibilité du processus de téléchargement, transfert vers le dispositif de lecture, accès direct à des bibliothèques virtuelles…).
  • Les possibilités de navigation dans le livre : par pages ou par niveaux de titres, la consultation de la table des matières, l’accès aux notes facultatives (note de bas de page par exemple),...
  • La pose et la navigation entre signets.
  • Les possibilités d’annotation.
  • La présence ou non d’une synthèse vocale pour une lecture audio du contenu textuel du livre.
  • La recherche d’une occurrence de texte.
  • Etc.

Accessibilité visuelle

Généralement intégrées aux fonctionnalités du logiciel de lecture, les capacités de manipulation du texte et de mise en page sont des données essentielles pour que les usagers malvoyants aient une bonne accessibilité visuelle des contenus des livres numériques. Pour s’adapter à la grande diversité des lecteurs malvoyants, la présence des réglages suivants couvrent l’essentiel des besoins :

  • Réglage de la taille des caractères
  • Sélection d’une police de caractère
  • Amélioration du contraste par modification des couleurs du texte et du fond
  • Amélioration du repérage de contenus textuels particuliers (liens, appels de notes, etc.)
  • Modification de l’espacement entre les lignes
  • Ajustement de la taille des marges
  • Pour les ouvrages disposant de contenus audio encapsulés, bascule entre une lecture uniquement visuelle et une lecture audio avec synchronisation de l’affichage du texte
  • Mise en surbrillance du mot, de la ligne ou du paragraphe en cours de lecture (pour des contenus numériques permettant cette fonctionnalité).

Les appareils dédiés à la lecture numérique

Les liseuses du commerce

Les liseuses ou livres électroniques sont des solutions de lecture mobile consacrées au seul usage de lecture de contenus au format numérique. Équipés d’un écran de visualisation, leur programme interne permet la gestion d’une bibliothèque numérique et la manipulation des nombreux ouvrages qui peuvent être stockés en mémoire.

La plupart des liseuses sont équipées d’un écran tactile à technologie E-Ink. Cette technologie d’affichage associe les avantages du numérique aux qualités du support papier. En se contentant de réfléchir la lumière ambiante, l’affichage E-Ink reste lisible en plein soleil, ne provoque pas de fatigue oculaire et consomme très peu d’énergie.

L’affichage monochrome, déjà naturellement moins contrasté en noir sur blanc que des affichages rétro éclairés, réduise les possibilités d’amélioration du contraste. Malheureusement, d’autres inconvénients limitent davantage l’utilisation de ces interfaces par les publics malvoyants. Même si les fonctions de l’appareil rendent possible l’agrandissement des contenus textuels et la modification de la mise en page pour s’adapter aux besoins du lecteur, l’interface utilisateur ne bénéficie d’aucune fonction d’accessibilité, ce qui rend difficile, voire impossible, la récupération d’un ouvrage, l’utilisation de la bibliothèque virtuelle, la navigation dans l’ouvrage…

Exemples avec deux liseuses du commerce

Kindle PaperWhite

La Kindle PaperWhite  est une liseuse dotée d’un écran à technologie E-Ink de 6 pouces. Équipée d’une connexion Wi-Fi, les livres peuvent être directement téléchargés à partir de la boutique Amazon. Si l’éclairage de l’écran est poussé vers ses valeurs maximales, l’affichage en noir sur blanc est plutôt bien contrasté pour un écran de ce type. La lecture visuelle des contenus bénéficie de 8 tailles de caractères, de la sélection d’une police d’affichage, du réglage des marges et de l’interligne. À condition de faire l’impasse sur les contenus au format ePub incompatibles avec cette liseuse Amazon, la Kindle PaperWhite pourrait suffire à certains utilisateurs malvoyants si ce n’était son interface utilisateur dépourvue de toute accessibilité empêchant toute autonomie d’usage pour un grand nombre de lecteurs malvoyants.

Kobo Aura

La Kobo Aura est une liseuse compatible avec le format ePub 2. Sa connexion Wifi donne accès aux ouvrages de la boutique en ligne de la Fnac. Comme pour le Kindle, son écran E-Ink de 6 pouces affiche un contraste en noir sur blanc relativement correct en poussant l’éclairage au maximum. L’accessibilité souffre des mêmes limites avec une interface utilisateur inaccessible pour bon nombre d’usagers malvoyants malgré des contenus qui peuvent être affichés avec un large choix de tailles et de polices de caractères (dont une adaptée aux lecteurs dyslexiques) ainsi que des réglages de marges et d’interlignes.

Les lecteurs de livres adaptés au handicap visuel

Comme évoqué précédemment, l’écoute exclusivement audio est une aide précieuse, parfois même une alternative pour de nombreux lecteurs qui souffrent d’une malvoyance sévère. Pour cette raison, il est impossible ici de ne pas évoquer les lecteurs de livres audio dédiés au handicap visuel, principalement prévus pour la lecture d’ouvrages au format Daisy. Pour plus d’informations sur l’usage de ces solutions compatibles avec les livres numériques au format Daisy et ePub, de nombreuses évaluations ont été publiées sur le site du CERTAM.

Les appareils multifonctions

Physiquement, les appareils multifonctions, principalement tablettes et smartphones, doivent matériellement répondre aux besoins de l’utilisateur : ergonomie, taille de l’écran, qualité de restitution de l’affichage (luminosité, contraste, scintillement, rémanence).

Les systèmes d’exploitation qui pilotent ces dispositifs, IOS pour les produits Apple, Android ou versions dérivées pour les autres fabricants, intègrent une couche d’accessibilité prévue pour en permettre une utilisation en toute autonomie par les déficients visuels.

Enfin, l’application de lecture n’étant qu’un des usages du produit, son accessibilité doit être prise en charge par ses propres fonctionnalités et/ou par une compatibilité avec le lecteur d’écran et les fonctions d’agrandissement intégrées au système d’exploitation.

Pour nous assurer du meilleur compromis en termes d’accessibilité, nos tests d’application de lecture ont associé des solutions matérielles récentes et performantes aux dernières versions des systèmes d’exploitation.

Les lectures de livres numériques au format Daisy ou ePub ont été réalisées sur des tablettes iPad Air avec écran de 9,7 pouces sous IOS 8.0.2 et Nexux 7 (écran de 7 pouces) sous Android KitKat version 4.4.4

NB : Bien qu’Amazon propose depuis peu une tablette accessible avec le Kindle Fire HDX, la prise en charge d’un format de livres électroniques spécifique, son système d’exploitation dérivé d’Android et sa compatibilité avec les seules applications propriétaires disponibles sur la boutique en ligne Amazon en font un écosystème trop fermé pour avoir fait l’objet d’une évaluation dans ce dossier.

L’accessibilité native sous IOS et Android

En tant qu’appareil multifonctions, les tablettes et smartphones servent à de multiples usages. Comme sur un ordinateur, des applications sont installées avec le système d’exploitation  tandis que d’autres peuvent l’être par l’utilisateur en fonction de ses besoins et envies. Pour exploiter une application de lecture numérique, un usager malvoyant doit pouvoir démarrer son appareil mobile de façon autonome, effectuer un minimum de réglage, lancer et exploiter une application… Pour y parvenir, des fonctions d’accessibilité par agrandissement du contenu de l’écran et vocalisation des éléments textuels ont été intégrées aux deux principaux systèmes d’exploitation de ces interfaces mobiles. Utilisées conjointement aux fonctions de l’application de lecture, elles facilitent au maximum la navigation et la perception du contenu des livres.

Avec les smartphones iPhone, puis les tablettes iPad, Apple a été le premier à proposer une accessibilité au cœur de son système d’exploitation IOS. Ainsi, un utilisateur malvoyant peut dès la sortie de l’emballage, et sans le moindre ajout d’une technologie d’assistance tierce, activer la fonction Zoom pour agrandir les contenus affichés sur l’écran, modifier le contraste ou utiliser le lecteur d’écran Voice Over pour lire par voix de synthèse toutes les informations textuelles affichées à l’écran.

Avec les dernières versions d’Android, les appareils sous système d’exploitation Google disposent eux aussi d’une accessibilité embarquée avec l’agrandissement des caractères, les gestes d’agrandissement et le lecteur d’écran Talkback. Compte tenu de la diversité des constructeurs et de l’ouverture du système Android, les performances des tablettes Android sont loin d’être uniformes. Seuls les produits Google Nexus  semblent actuellement garantir une utilisation des dernières versions du système d’exploitation et évitent l’ajout d’une « surcouche » logicielle potentiellement nuisible à l’accessibilité du produit.

Exemples d’applications de lecture grand public

Généralités

Pour les publics malvoyants, une application de lecture, qu’elle soit grand public ou adaptée au handicap visuel, doit intégrer des fonctions d’amélioration de l’affichage comme la modification de la taille des caractères, des marges et de l’interligne, la modification de la police de caractères ou le réglage d'un contraste adapté par modification des couleurs du texte et du fond.

Particulièrement importante, la modification de la taille des caractères permet une adaptation de la taille du texte aux besoins du lecteur tout en reformatant automatiquement la page aux dimensions de l’écran. Contrairement au zoom sur la totalité de l’écran, elle évite ainsi les déplacements horizontaux pour lire l’intégralité d’une ligne. En cours d’utilisation, une fois la taille de police définie, il peut être alors judicieux d’utiliser le zoom intégré au système d’exploitation pour lire les différents éléments de menus et autres options de l’interface utilisateur avant  de désactiver cette fonction pour revenir à la lecture du contenu de l’ouvrage.

Indépendamment à l’utilisation d’un lecteur d’écran, la synthèse vocale intégrée au système peut parfois être utilisée directement par l’application de lecture pour lire le contenu textuel du livre.

iBooks (Apple IOS)

iBooks est l’application développée par Apple pour la lecture des livres numériques au format ePub 2 et ePub 3. Elle intègre quelques fonctions intéressantes pour améliorer l’affichage des contenus :

  • Choix d’une taille des caractères
  • Choix d’une police d’affichage
  • Définition d’un thème de couleur : blanc (caractères noirs sur fond blanc), sépia (caractères noirs sur fond sépia) ou nuit (caractères blancs sur fond noir)
  • Réglage de la luminosité

iBooks est compatible avec les fonctionnalités d’accessibilité native Zoom, Voice Over ou l’inversion des couleurs. La possibilité d’activer ou de désactiver le Zoom par un triple clic sur le bouton de l’iPad facilite la bascule rapide entre un zoom global de l’écran et un affichage agrandi des textes pris en charge par l’application iBooks.

Une étude de l’AAO (l’académie américaine d’ophtalmologie) du mois de novembre 2013 à montrer que l’utilisation des tablettes en général et de l’iPad en particulier améliorait nettement la vitesse de lecture des patients atteint de DMLA ou de rétinopathie6

Google Play Livre (Android)

L’application de lecture Android Play Livre, est à Android ce qu’iBooks est à IOS. Les contenus au format ePub peuvent être récupérés par le Play Store de Google ou importés à partir d’un ordinateur via un navigateur et un compte Gmail valide. Avec Play livre le confort de lecture peut être amélioré par :

  • La modification de la taille des caractères
  • Le réglage de l’interligne
  • Le changement de la police de caractère
  • Le thème d’affichage (blanc sur noir, noir sur blanc, sépia)
  • Le réglage de la luminosité
  • Le réglage de l’orientation de l’écran (portrait, paysage ou automatique)

Parmi les fonctionnalités intéressantes, une possibilité de tourner les pages avec le bouton de réglage du volume et, malgré quelques imperfections, une lecture audio synchronisée avec le texte utilisable avec ou sans le lecteur d’écran Talkback.

Exemples d’applications de lecture adaptée au handicap visuel

Voice Dream Reader (Apple IOS)

L’application payante Voice Dream Reader est entièrement compatible avec Voice Over. Même si Voice Dream Reader ne peut lire l’audio encapsulé dans un ouvrage Daisy, cette application est souvent utilisée par les déficients visuels pour une écoute audio par voix de synthèse des livres numériques. Ses nombreuses fonctions visuelles rendent cette application également très attrayante pour les lecteurs malvoyants ou dyslexiques.

Format de lectures supportées

  • Fichiers PDF
  • Livre électronique ePub 2 sans DRM
  • Fichiers TXT, MS Word, MS PowerPoint, Apple Pages, RTF et HTML
  • DAISY 3.0
  • DAISY 2.02
  • Livres audio au format MP3
  • Insertion des ouvrages en fichier compressé .Zip

Récupération d’ouvrages

  • Récupération à partir des espaces de stockage en ligne Dropbox et Google Drive
  • Navigateur web intégré pour le téléchargement direct à partir d’une bibliothèque en ligne7
  • Chargement à partir d’iTunes
  • Intégration de la bibliothèque US Bookshare
  • Fonction de Copier / Coller par le presse-papier

Option de lecture des textes

  • Lecture des contenus textuels par voix de synthèse (voix incluse à IOS ou voix additionnelle achetée sur l’Apple Store)
  • Mémorisation de la position d’arrêt de la lecture
  • Dictionnaire de prononciation
  • Réglage de la vitesse de lecture, du volume
  • Synchronisation de la lecture audio avec le texte, mise en surbrillance de l’élément en cours de lecture
  • Affichage du temps de lecture écoulé et du temps restant
  • Mémorisation des paramètres de lecture pour chaque ouvrage
  • Gestion d’une liste de lecture
  • Lecture en tache de fond à partir d’une autre application

Options de navigation et d’amélioration de l’apparence

  • Personnalisation de la police d’affichage et de la taille des caractères
  • Défilement vertical libre ou par page
  • Mode plein écran
  • Fonction de recherche de texte
  • Gestion de la structure (accès à la table des matières) pour les ouvrages structurés ePub et DAISY
  • Navigation de livre en livre
  • Navigation rapide par phrase, paragraphe, page, chapitre, durée
  • Gestion de la numérotation des pages pour les formats PDF et DAISY
  • Possibilité de poser et d’atteindre des signets
  • Personnalisation des couleurs d’affichage : couleur des textes, du fond, des textes mis en évidence

Go Read (Android)

L’application Android Go Read a été conçue par Benetech, elle est gratuite et partiellement traduite en français. Elle permet la lecture des ouvrages de la bibliothèque américaine en ligne BookSare et des livres électroniques au format ePub disponibles sur FeedBooks, ebooksgratuits ou tout autre catalogue OPDS.

Go Read peut lire des livres au format Epub 2 ou Daisy 3 mais ne prend pas en charge le format Daisy 2.02 ni les contenus audio encapsulés dans le format Daisy 3.

Après avoir chargé des ouvrages sur son appareil Android, l’utilisateur peut ouvrir un livre à partir de sa bibliothèque personnelle.

Pour les usagers malvoyants, l’un des atouts majeurs de Go Read réside dans ses nombreuses fonctions d’amélioration de l’affichage :

Options d’amélioration de l’apparence

  • Personnalisation de la police d’affichage et de la taille des caractères (jusqu’au corps 72)
  • Choix du style de la police : normal, gras, italique, gras et italique
  • Réglage de l’espacement entre les lignes
  • Alignement du texte : à gauche, à droite, centré ou justifié
  • Activation / désactivation d’une césure automatique en fin de ligne
  • Définition d’une apparence spécifique pour chaque style de texte (niveau de titre, paragraphe, etc.).
  • Réglage des marges gauche, droite, haute et basse
  • Détection automatique de l’orientation de l’affichage ou fixée sur une des quatre orientations possibles
  • Personnalisation des couleurs d’affichage : couleur des textes, du fond, des textes mis en évidence, des liens, du pied de page, des textes sélectionnés…
  • Lecture audio du texte possible par la synthèse vocale utilisée par défaut sous Android

Options de navigation

  • Mémorisation de la position d’arrêt de la lecture
  • Gestion de la structure (accès à la table des matières)
  • Synchronisation de la lecture audio avec le texte, mise en surbrillance de l’élément en cours de lecture
  • Navigation rapide par page, chapitre
  • Réglage de la vitesse de lecture, du volume
  • Possibilité de poser et d’atteindre des signets

Limitée à la prise en charge des formats EPUB et Daisy 3 texte, l’application Go Read ne peut pas lire les ouvrages de la bibliothèque Éole. Pour les malvoyants, les possibilités de formatage et de couleurs des textes sont très nombreuses, même si le réglage des couleurs par déplacements de curseurs ne semble pas très pratique. Le fait de pouvoir bloquer l’affichage en mode portrait ou paysage est un plus appréciable.

En activant la lecture audio du texte par la synthèse vocale installée sous Android, l’affichage du texte est synchronisé à l’audio avec une mise en surbrillance du paragraphe ou du mot en cours de lecture.

Pour une meilleure accessibilité des menus de navigation et de réglage, l’application est compatible avec les gestuelles d’agrandissement Android.

Darwin Reader (Android)

Cette application Android payante est uniquement disponible en anglais. Elle donne un accès direct aux ouvrages des bibliothèques anglo-saxonnes BookShare et LibriVox.

Compatible avec les livres au format Daisy 2.02 et Daisy 3, l’interface utilisateur est accessible avec le lecteur d’écran TalkBack et les gestuelles d’agrandissement.

Pour les personnes non voyantes, la lecture des contenus d’un ouvrage Daisy avec audio encapsulé associé au texte est faite sans représentation du texte à l’écran, dans ce cas l’écran  affiche des boutons de commandes pour une navigation tactile dans l’ouvrage. Pour les usagers malvoyants ou dyslexiques, l’affichage du texte est synchronisé avec la lecture audio.

Fonctions générales

  • Lecture audio du texte par la synthèse installée par défaut sous Android
  • Gestion d’une bibliothèque personnelle
  • Mode de mise en sommeil programmable

Fonctions de navigation et lecture audio

  • Mémorisation de la position d’arrêt de la lecture
  • Gestion de la structure (accès à la table des matières)
  • Synchronisation de la lecture audio avec le texte, mise en surbrillance de l’élément en cours de lecture
  • Réglage de la vitesse de lecture, du volume, de la tonalité
  • Navigation rapide par page, chapitre
  • Possibilité de poser et d’atteindre des signets
  • Lecture en tache de fond à partir d’une autre application

Amélioration de la lecture visuelle

  • Personnalisation de la police d’affichage et de la taille des caractères
  • Réglage de l’espacement entre les lignes
  • Alignement du texte : à gauche, à droite, centré ou justifié
  • Formatage et polices

Couleur

  • Personnalisation des couleurs d’affichage : couleur des textes, du fond, des textes mis en évidence

L’application « Darwin Reader » prend en charge les ouvrages Daisy version 2.02 disponibles sur Eole. Pour les malvoyants qui désirent une lecture visuelle du texte, la voix de synthèse peut être désactivée mais avec des possibilités de formatage et de modification des couleurs nettement plus limitées que sur « Go Read ».

Conclusion

Alternative récente au papier, la lecture d’ouvrages sur support numérique est devenue banale pour une partie significative de la population, avec parfois des contenus disponibles uniquement dans ce format.

En respectant le principe de conception universelle, un livre au format numérique, au même titre que le matériel utilisé pour le lire, devrait être « accessible, compréhensible et utilisable par tous, sans devoir recourir à des solutions nécessitant une adaptation ou une conception spéciale ».

En pratique, les formats et les appareils de lecture actuellement proposés sur le marché sont loin d’être équivalents en termes d’accessibilité. Certains formats, qui ne permettent pas de dissocier le fond de la forme, sont peu flexibles, d’autres ne sont pas, ou insuffisamment, structurés quand ce ne sont pas des protections (DRM) qui empêchent ou limitent leur utilisation par des solutions matérielles ou logicielles pourtant bien adaptées aux publics déficients visuels.

En France, grâce à l’exception handicap à la loi dite DADVSI, plusieurs organismes se chargent de l’adaptation des sources numériques récentes misent à disposition par les éditeurs. Même si ce droit est une avancée majeure et un rouage indispensable pour tenter de diminuer la pénurie de livres accessibles, un tel travail d’adaptation, difficile et particulièrement coûteux pour les ouvrages spécifiques (livres illustrés, scientifiques, etc.), limite le nombre de livres disponible et augmente les délais de mise à disposition.

Depuis quelques années, avec une accessibilité native, visuelle et/ou vocale, qui les rendent utilisables par les personnes malvoyantes ou aveugles dès leur sortie de l’emballage,  les matériels qui permettent de lire des contenus numériques en mobilité se sont multipliés. Malheureusement ces smartphones et tablettes aux multiples usages les rendent plus chères et moins simples à manipuler que les liseuses dédiées à la seule tâche de lecture mais dont l’interface utilisateur reste encore aujourd’hui partiellement ou totalement inaccessible.

Avec un peu de recul, on peut constater que l’adoption du format numérique pour les livres a déjà permis de grand progrès qualitatifs et quantitatifs pour les personnes handicapés visuelles.

Avec le nouveau format Epub 3, élaboré pour améliorer l’expérience de lecture à l’ensemble des usagers, nous disposerons peut-être du premier maillon d’une chaîne d’accessibilité complète avec des contenus accessibles conçus en amont. Espérons que des matériels de lecture simples, bon marchés avec une couche d’accessibilité native pourront suivre. Quant aux organismes, bibliothèques spécialisées, associations, etc., déjà bien présentes et actives, elles sont et resteront le lien proposant des solutions d’accès facilités aux contenus et une assistance adaptée à la diversité d’accès aux livres par des publics déficients visuels.

[1] Cécité et déficience visuelle, aide-mémoire n°282, octobre 2013 http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs282/fr/

[2] Chiffres de la Direction de la Recherche des Etudes de l’Evaluation et des Statistiques, juillet 2002 http://www.drees.sante.gouv.fr/IMG/pdf/er416.pdf 

[3] Voir les publications du CERTAM sur l’évaluation des principaux lecteurs du marché : http://www.certam-avh.com/category/categorie/materiel/lecteur-daisy

[4] Voir à ce sujet l’application Voice Dream, plus loin dans ce dossier

[5] Guide de bonnes pratiques pour les éditeurs : http://www.accessiblebooksconsortium.org/export/sites/visionip/inclusive_publishing/fr/pdf/best_practice_guidelines.pdf

[6] Plus 18 mots/minutes avec le Kindle et plus 42 mots/minutes avec l’iPad : http://www.aao.org/newsroom/release/20121111b.cfm

[7] Les bibliothèques en ligne de l’association Valentin Haüy et celle de la Bibliothèque Numérique Francophone Accessible proposent toutes deux des ouvrages au format Daisy : http://eole.avh.asso.fr  ; www.bnfa.fr