Les publications sur les réseaux sociaux sont soumises à l’obligation d’accessibilité
Dossiers thématiques
Date de publication :
Paris
France
Le 23 septembre est une date importante pour l’accessibilité numérique en Europe. Avec la directive pour l’Accessibilité Web, l’Union Européenne a fait un premier pas vers l’harmonisation des critères d’accessibilité au sein des états membres.
Rappelons que la France, qui avait jusqu’au 28 juin 2022, n’a toujours pas transposé cette directive en droit français. Elle a été mise en demeure de le faire d’ici la fin de l’année 2022.
En choisissant de commémorer la date à partir de laquelle tous les sites internet des services publics auraient dû être accessibles dans l’Union Européenne, l’IAAP et l’EDF souhaitent attirer l’attention, sur l’accessibilité. Ce webinaire est l’occasion de transmettre les connaissances et partager les expériences des professionnels européens.
Le marché européen de l’accessibilité se développe rapidement et il n’y a jamais eu autant besoin de professionnels qualifiés. Dans le monde entier, les experts de l'IAAP et de l’EDF partagent des connaissances et se soutiennent. Ils innovent et participent à la création d’un monde plus inclusif. Cet événement réunissait des experts issus des autorités de contrôles, de la recherche, des associations et des utilisateurs à travers toute l’Union Européenne.
Le webinaire était animé par Susanna Laurin, représentante de l’IAAP au sein de l’UE.
Le marché européen de l’accessibilité se développe rapidement et il n’y a jamais eu autant besoin de professionnels qualifiés. Dans le monde entier, les experts de l'IAAP et de l’EDF partagent des connaissances et se soutiennent. Ils innovent et participent à la création d’un monde plus inclusif. Cet événement réunissait des experts issus des autorités de contrôles, de la recherche, des associations et des utilisateurs à travers toute l’Union Européenne.
Le webinaire était animé par Susanna Laurin, représentante de l’IAAP au sein de l’UE.
Les états membres de l’UE ont déjà contrôlé des milliers de sites web et d’applications concernés par la Directive Européenne sur l’accessibilité du Web. Il s’agit probablement là d’un des plus gros audits jamais conduit. Chaque état a remis à l’UE un rapport des contrôles effectués et une synthèse devrait être publiée prochainement.
La directive européenne pourrait évoluer dans le temps en fonction des rapports et des remontés des pays membres.
Les effets du déploiement de la directive ont été analysés à plusieurs niveaux : sur les personnes en situation de handicap, sur les services publics et sur le marché économique. Alors que les états membres continuent d’affiner leurs activités de contrôle, la Norvège (qui ne fait pas partie de l’UE) se prépare à adopter la directive en février 2023.
La Norvège a déjà une législation en place depuis 2013, fondée sur les critères d’accessibilité des WCAG 2.0, qui s’applique à tous les secteurs : privé, public et associatif. Malgré cela, peu de sites internet respectent les critères d’accessibilité. Malin Rygg, qui intervenait depuis la Norvège espère que cette nouvelle législation va accentuer l’importance de ces contraintes auprès du grand public et des entreprises. Elle travaille à mettre en place une plateforme publique de tests d’accessibilité (destinée au sites et applis de l’état dans un premier temps).
Selon la directive européenne les contrôles peuvent comprendre des tests automatisés et manuels avec des matériels adaptés (lecteurs d’écran, plages braille...) et des utilisateurs tests. Il n’y a pas de méthodologie imposée et chaque pays est resté libre dans sa démarche. Certaines agences de contrôle (Portugal, Hongrie, Croatie) ont partagé leurs expériences et bonnes pratiques avec des représentants des utilisateurs et des experts du domaine.
Aux vues des disparités dans les méthodes de contrôle des différents pays, il sera intéressant d’en consulter la synthèse. Les échantillons de contrôles et les types de tests ne répondant pas à des critères unifiés, les résultats seront difficiles à comparer. Les intervenants constatent tous qu’il a été difficile et fastidieux de développer une procédure de contrôle inédite et demandent à disposer à l’avenir d’outils de contrôles automatisés, ou du moins, d'une procédure unique de test (notamment pour les applications). Cela pourrait également permettre une meilleure analyse des rapports nationaux.
Soufiane El Amrani, d’Inclusion Europe, rappelle l’importance de rendre les contenus faciles à lire. L’accessibilité à l’information pour les personnes en situation de déficience intellectuelle est souvent oubliée des pouvoirs publics. Cette attention au FALC est également utile pour s’adresser aux personnes ne maîtrisant pas la langue du pays où elles se trouvent.
Après contrôle, la grande majorité des sites web et applications ont été jugés partiellement conformes avec les critères de la directive européenne. Pour rappel, il existe trois niveaux de conformité : non-conforme (répond à moins de 50% des critères d’accessibilité), partiellement conforme (entre 50% et 99% des critères) et totalement conforme 100% des critères.
Pour être totalement conforme, aucun écart n’est toléré. Cela signifie qu’il est très difficile de mesurer l’amélioration continue des démarches d’accessibilité.
Comment motiver les équipes au sein des administrations afin qu’elles ne relâchent pas leurs engagements dans le temps et continue de se mobiliser pour résoudre les problèmes d’accessibilité ? Là encore des représentant des agences gouvernementales (Danemark, Allemagne et Pays-Bas) ont partagé leurs expériences et solutions.
Michael Walh, en Allemagne, a expliqué que les audits de conformité que son équipe et lui réalisaient étaient volontairement exhaustif. Cela permettait de mettre en avant tous les blocages dans les parcours utilisateurs et ainsi de remettre un cahier des charges complet du site ou application contrôlés. L’équipe en charge de la mise en conformité du site web ou de l’application avait donc ainsi une liste de problèmes concrets à résoudre et trouvait la tâche moins décourageante.
Raph de Rooij, au Pays-Bas, avait choisi une démarche valorisante en mettant en avant les “bons élèves” et en rendant publics les progrès des administrations qu’il contrôlait.
Tous les experts ont constaté que les services publics étaient en grave pénurie de compétences en accessibilité et qu’en parallèle de leur travail de contrôle, ils avaient dû développer des outils de vulgarisation et de sensibilisation afin que les critères d’accessibilité soient bien compris et adoptés.
Initialement les critères standards de la directive européenne sont décrits dans l’Annexe A de la norme EN301549. Ces critères sont principalement issus des WCAG 2.1 AA, mais il y aussi des nouvelles contraintes qui sont moins connues.
La norme EN301549 ainsi que d’autres normes européennes vont être créées ou amendées pour respecter les demandes de la directive européenne. Cela demande des ajustements nécessaires, voir des bouleversements dans les secteurs de l’industrie et du commerce. Les intervenants de cette table ronde insistent sur le fait qu’ils manquent de supports de communication et de consignes précises pour la mise en application de la directive concernant les biens et services.
L’IAAP UE est impliquée dans plusieurs projets de recherche orientés vers la formation des utilisateurs porteurs de handicap aux métiers de l’accessibilité. Plusieurs chercheurs présentent leurs travaux.
Plusieurs de ces projets travaillent au développement d’un référentiel commun de cours sur l’accessibilité numérique qui serait intégré dans toutes les formations de Technologie et Information de la Communication. Des projets de Moocs pour les étudiants et les professeurs ainsi que des “boîtes à outils” sont en développement dans certains pays (Allemagne et Suède).
Tous s’accordent à dire qu’il est indispensable d’impliquer davantage les personnes porteuses de handicap dans ces projets de recherche. La communauté scientifique, dans son ensemble, communique peu auprès du grand public et ces initiatives sont méconnues. C’est un manquement qu’ils tenteront combler à l’avenir.
Tout passe par la formation
Il y a un manque flagrant de professionnels dans le secteur de l’accessibilité, ce qui rend le déploiement de la directive particulièrement lent. Que ce soit pour garantir l’accessibilitéves sites web et applications mobiles mais également tous supports de communication (courriels, words, excel...) et logiciels informatique (comptabilité, gestion rh, crm..).
La formation initiale aux usages de l’informatique ne prend pas du tout en compte les critères d’accessibilité. Peut-être faudrait-il commencer un travail de sensibilisation dès l’école, l’inclure dans un socle commun de connaissance en informatique ? Après tout, on initie bien les élèves de primaire au codage dans certaines écoles françaises.
Peut-être un futur terrain de travail pour le Certam et l’Association Valentin Haüy auprès des pouvoirs publics.
La nature a horreur du vide
Les services publics et entreprises privées sont très dynamiques dans leurs transformations digitales. Tous sont tenus de respecter la Charte des Droits Fondamentaux de l’UE (7/12/2000) qui interdit toute discrimination fondée sur le handicap, y compris dans l’emploi.
Il y a un besoin d’experts utilisateurs à combler. Cela pourrait être une opportunité exceptionnelle pour les personnes en situation de handicap de se former et de travailler dans les métiers du numérique.
Pour accéder au programme du webinaire et à la liste des intervenants
https://www.accessibilityassociation.org/s/european-forum-2022
Pour en savoir plus sur l’IAAP
https://www.accessibilityassociation.org/s/Europe
Pour en savoir plus sur l’EDF
Si vous êtes un professionnel et que vous vous intéressez aux sujets de l’ #accessibilité et de l’ #inclusionnumérique, faîtes-vous connaître !
Ecrivez-nous pour nous faire part de vos actions concrètes et nous les relaierons auprès de nos usagers.
Si vous avez des contraintes, des interrogations, nous sommes également à votre disposition pour vous conseiller et vous proposer des solutions.