Les publications sur les réseaux sociaux sont soumises à l’obligation d’accessibilité
Dossiers thématiques
Date de publication :
Ancien site
La solution de téléphonie mobile BlindShell 2 utilise un smartphone Android équipé d’une interface utilisateur adaptée aux publics déficients visuels peu familiarisés avec les interfaces tactiles des appareils grand public et de leur accessibilité native.
Les fonctions et les applications conçues pour le BlindShell 2 sont d’un usage simple et restent volontairement limitées à l’essentiel. Elles sont intégralement contrôlées par quelques gestuelles tactiles faciles à appliquer et à mémoriser et utilisent des saisies réalisées par un clavier tactile de type « ABC » identique aux téléphones à clavier physique ou, quand le contexte le permet, par des commandes vocales.
Hormis deux zones d’environ 1,5 cm situées sur les parties supérieure et inférieur de l’appareil, l’essentiel de la surface est occupé par un écran tactile de 4,7 pouces de diagonale.
Au centre de la zone supérieure, un haut-parleur pour les communications téléphoniques. Juste en-dessous et à droite, un détecteur de lumière et une caméra frontale.
Sur la zone inférieure, 3 touches tactiles, « application, « écran d’accueil » et « retour » présentes sur tous les smartphone Android mais désactivées sur le BlindShell 2.
Au centre un connecteur micro-USB utilisé pour la recharge de l’appareil ou pour copier des données une fois relié à un ordinateur.
Vers la droite, un connecteur au format jack 3,5 mm pour l’utilisation du smartphone avec le micro-casque fourni.
Vers le haut de l’écran, une touche ronde pour la mise en marche de l’appareil, le verrouillage de l’écran ou un retour rapide au menu principal.
Vers le haut de l’écran, une touche allongée pour augmenter le volume par un appui vers le haut ou diminuer le volume par un appui vers le bas de la touche. Un appui prolongé sur cette touche active les fonctions de reconnaissances vocales.
En partie supérieure et au centre, une caméra arrière et un éclairage utilisé par le flash.
En bas et à droite, un haut-parleur pour la sortie audio de la synthèse vocale et des médias audio.
Grâce à une encoche, le capot recouvrant la totalité de la face inférieure peut être enlevé afin d’accéder à la batterie et aux cartes SIM et mémoire
Après démarrage du BlindShell 2 par appui sur le bouton de mise en marche, l’interface vocalisée permet la saisie du code PIN de la carte SIM par le clavier numérique. Un menu principal propose ensuite neuf options affichées en caractères agrandis et en contraste élevé :
La validation d’une option est réalisée par un appui prolongé d’un doigt sur l’écran. En fonction de l’option de menu, l’écran suivant peut afficher un sous-menu nécessitant les mêmes gestuelles de navigation et de validation pour exécuter une commande. Pour consulter le dernier SMS reçu à partir du menu principal par exemple, il faudra naviguer jusqu’à l’option « Messages », valider par un appui prolongé d’un doigt puis naviguer de nouveau vers l’option « Liste des messages », valider une nouvelle fois et enfin valider une dernière fois sur l’intitulé du dernier message dont l’expéditeur est annoncé par la synthèse vocale.
Le retour à l’écran précédent, comme l’abandon d’une action, sont effectués par un appui prolongé de deux doigts à l’écran. Un appui bref sur la touche de mise en marche permet la mise et la sortie de veille du smartphone tandis qu’un appui prolongé ramène rapidement au menu principal quel que soit la position courante. Pour les saisies, deux types de claviers virtuels sont présentés en fonction du contexte. Pour composer un numéro de téléphone par exemple, c’est le clavier numérique qui sera affiché, pour la saisie d’un SMS, c’est un clavier alphanumérique de type ABC qui sera présenté.
Une gestuelle spécifique est utilisée pour les saisies. Elle est initiée par une exploration au toucher sur les touches du clavier. Une fois la lettre choisie, un autre doigt est utilisé pour passer d’un caractère à l’autre sans relâcher le premier doigt. À la relâche, le dernier caractère prononcé est saisi.
Par exemple, pour écrire le mot « bonjour » à envoyer par SMS, il suffira de déplacer un doigt sur le chiffre « 2 » puis de réaliser deux appuis brefs avec un autre doigt sans relâcher le premier doigt. À la relâche des doigts, le caractère « B » est saisie. Pour la saisie du caractère suivant, un doigt est déplacé sur la touche « 6 » et un second doigt effectue trois appuis brefs jusqu’à la prononciation de la lettre « o » avant de relâcher les doigts. On procède ainsi pour tous les caractères avant de confirmer l’envoi par la touche « Envoyer » située en bas et à gauche du clavier. On retrouve également sur cette dernière ligne un bouton permettant le déplacement du curseur sur le texte ainsi qu’une touche dédiée à la suppression des saisies.
Quand le clavier est requis mais qu’il n’apparait pas automatiquement, comme dans la gestion de la messagerie téléphonique, une gestuelle de glisser du bas vers le haut le fait apparaitre à l’écran.
Pour tous les champs de saisie, numériques ou textuels, la dictée vocale peut être une alternative plus rapide aux saisies par le clavier virtuel. La reconnaissance vocale est lancée en appuyant environ une seconde sur la touche volume bas. Après le message « parlez après le bip » et le signal sonore qui suit, le texte prononcé au microphone est inséré automatiquement sur la zone de saisie. La reconnaissance vocale n’est pas réservée à la dictée vocale, elle sert également pour exécuter rapidement les principales fonctionnalités du smartphone comme l’appel d’un numéro de téléphone ou d’un contact, le lancement d’une application…
Enfin par une gestuelle de glisser d’un doigt du bas vers le haut, l’utilisateur accède à des informations telles que l’heure et la date courante, l’état du réseau et le niveau de la batterie, alors qu’une gestuelle de glisser du haut vers le bas affichera et vocalisera une aide contextuelle.
Le BlindShell 2 possède deux types de mémoire de stockage : une mémoire interne et une autre fournie par la carte micro-SD ajoutée par l’utilisateur. Une fois installée, cette dernière devient prioritaire pour l’enregistrement ou la consultation des données.
L’accessibilité des applications Android proposées dans l’interface utilisateur est assurée au choix par les gestuelles BlindShell ou par celles du lecteur d’écran TalkBack. En cas de blocage, le terminal peut être réinitialisé par un appui prolongé de dix secondes sur le bouton de mise en marche du smartphone.
Le BlindShell 2 ne peut être comparé aux smartphones « grand public » sous environnement iOS ou Android avec leurs accessibilités natives complètes et performantes mais dont l’usage est parfois difficile à maitriser pour les publics les moins technophiles.
L’objectif de cet appareil est plutôt de proposer une alternative tactile simple d’usage et relativement économique répondant aux principaux besoins de téléphonie tout en y ajoutant quelques services web ou applications d’amélioration de la vie quotidienne adaptées aux publics déficients visuels.
Malgré quelques points faibles perfectibles, nous avons particulièrement apprécié la rapidité de prise en main de l’appareil ainsi que la possibilité d’utiliser la reconnaissance vocale pour commander l’essentiel des fonctionnalités proposées et compléter les champs de saisie sans recourir au clavier virtuel qui reste, selon nous, la partie qui demandera le plus d’entraînement aux personnes frileuses face à l’usage d’une interface tactile.