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- Description : La 7ème édition des journées d’étude sur les nouvelles technologies, organisée par la Fédération des Aveugles de France, s’est déroulée les lundi 3 et mardi 4 décembre 2018 dans les locaux de l’institut national des jeunes aveugles (INJA) au 56 boulevard des Invalides à Paris dans le 7ème. Comme pour les précédentes éditions, ces journées ont été l’occasion d’assister à diverses interventions sur les nouvelles solutions technologiques et d’adaptations de contenus accessibles aux personnes déficientes visuelles. En plus des interventions proposées pendant ces deux jours, des ateliers animées par des professionnels ont permis des démonstrations de plusieurs solutions techniques et de répondre aux demandes des participants.
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Lundi 3 décembre
Ces journées d’étude ont été introduites par Mireille PRESTINI, directrice des Aveugles de France, et Xavier DUPONT, Directeur de l’INJA.
Durant son élocution, Mireille PRESTINI a mis l’accent sur trois niveaux d’actions importants à suivre ou poursuivre :
- Le « lobbying » au niveau national et international afin de promouvoir l’accessibilité numérique notamment pour les contenus web.
- Travailler en partenariat avec les acteurs économiques et s’associer avec des structures associatives comme l’Association Valentin Haüy, Braillenet, le GIAA ou l’Association des Parents Aveugles pour conjuguer force et expérience dans les différentes actions menées.
- Favoriser l’appropriation des possibilités offertes par les outils technologiques pour les personnes déficientes visuelles, notamment par la formation à ces solutions.
Président des sessions du matin : Denis BOULAY
Accessibilité du web : droit européen, vers plus d’accessibilité au quotidien
Bénédicte ROULLIER (DINSIC)
Bénédicte ROULLIER, chargée du service qualité des services en lignes des administrations à la DINSIC et en charge des évolutions du RGAA nous explique les évolutions du droit européen concernant l’accessibilité du web, notamment par la directive européenne et la loi sur le numérique de 2016 et son projet de décret prévu début 2019.
En octobre 2016, deux textes législatifs ont été publiés : l’article 106 de la loi pour une république numérique comporte deux éléments essentiels :
- Le premier fait le constat du non-respect de l’accessibilité de nombreux sites des services de l’état en rendant obligatoire une communication publique sur la démarche d’accessibilité entreprise par chaque site public en publiant sur ledit site un schéma pluriannuel avec indication des améliorations prévues sur les 3 ans à venir.
- Indiquer le niveau d’accessibilité du site.
Si ces deux critères ne sont pas remplis, le législateur prévoit des sanctions. Ces obligations et sanctions sont étendues aux entreprises qui ont un chiffre d’affaire supérieur à une certaine valeur.
Toujours en octobre 2016, la directive européenne étend ces obligations au secteur public (périmètre plus large que les seules administrations indiquées dans les textes européens).
Le projet d’arrêté prévoit une nouvelle publication du guide d'accompagnement du référentiel RGAA avec mise à jour de la déclaration de conformité et des dérogations autorisées (charge disproportionnée). Cette mise à jour ne comprendra pas le volet concernant les tests techniques mais sera plus précis sur le schéma pluriannuel imposé : personne référente, formation envisagées, délais des travaux de mise en accessibilité.
Pour faire évoluer ce référentiel, une plateforme de travail collaboratif avec des professionnels de l’accessibilité est prévue pour améliorer les tests effectués sur un site. Ces travaux devraient s’étaler de décembre 2018 à juin 2019.
Enfin, au titre de ses engagements, la France devra effectuer des contrôles et en rendre compte à la commission européenne (2000 sites publics en contrôles simplifiés et approfondis).
Julie BERTHOLON (Fédération des Aveugles de France)
Volet « privé » de la directive européenne sur les sites web, l’acte européen d’accessibilité est une directive sur les produits et services.
Rappel des constats liés à la situation présente :
- Les normes d’accessibilité sont différentes en fonction des états membres, le marché intérieur reste fragmenté
- Des produits d’usage courant comme les téléviseurs, les ordinateurs ou les distributeurs de billets sont utilisés au quotidien mais restent trop souvent inaccessibles
Les objectifs de cette directive
- Harmoniser les textes existants
- Garantir une meilleure accessibilité pour compléter l’existant déjà couvert par les textes européens (droits aux passagers aériens ou maritimes, directive sur les services audiovisuels, code européen sur les communications téléphoniques, etc.)
- Face à l’enjeu démographique important avec le vieillissement de la population et l’augmentation des personnes handicapées (80 millions aujourd’hui en Europe, 120 millions en 2020), assurer une Interopérabilité de tous les biens et services.
Ce texte très ambitieux couvre des domaines très divers, mais l’idée est d’encourager la compétitivité des entreprises et de réduire les obstacles transfrontaliers. Les États-Unis, un pays cité en exemple, une série de lois sur l’accessibilité adoptées au début des années 2000 ont permis aux entreprises de gagner de grandes parts de marchés.
C’est également un avantage en termes d’exercice des droits : droit à l’éducation, droit à travailler, droit à l’intégration, inclusion active des personnes handicapés dans tous les aspects de la vie. La France, engagée au niveau international par d’autres textes, se doit donc de répondre à ses obligations.
Après un texte proposé en début d’année 2015 et un accord en novembre 2018 des négociations informelles, auxquelles les associations n’ont pas accès facilement, buttent sur plusieurs points d’achoppements, cadre bâti, marchés publics, etc.
Sans surprise, le Royaume-Unis est opposé à cet acte européen, d’autres pays y sont défavorables mais tout devrait être fait pour qu’un compromis soit signé.
Actuellement, d’un point de vue général, le principe de conception universelle ou « conception pour tous » a été retenu, au niveau du droit c’est la norme européenne EN 301-549 qui est adoptée. Pour information cette directive couvre et exclue les produits et services suivants :
Les produits couverts :
- Les ordinateurs et systèmes d’exploitation
- Les terminaux de payement
- Les guichets automatiques de titre de transport
- Les bornes d’enregistrement de transport
- Les téléphones
- Les smartphones, tablettes
- Les téléviseurs
- Les livres numériques, liseuses numériques et applications de lecture
- Les produits des microentreprises
Les produits hors champ :
- Le cadre bâti
- Les transports urbains
- Les musées
- Les hôtels (sauf la partie liée au numérique comme les réservations ou l’information en ligne)
- Les appareils ménagers
Pour les marchés publics et les fonds européens, les produits sont listés en annexes de la directive…
Les services couverts :
- Les services de téléphonie
- Les services d’accès aux médias audiovisuels
- Les services de communications électroniques
- Les services bancaires
- Le commerce électronique (vente en ligne)
- Les urgences (principalement le numéro européen 112)
- Les applications mobiles d’entreprises privées
- Le transport et le tourisme (information et vente en ligne uniquement. D’autres textes existent pour préciser les obligations liées au transport)
Les services hors champs :
- Les micros entreprises proposant des services
- Les transports publics
- Le tourisme (hors information et vente en ligne)
En conclusion à cette intervention, un calendrier est prévu : une adoption du texte fin 2018, début 2019 (les élections européennes représentent une date butoir) suivi par une transposition dans le droit national.
Fernando PINTO DA SILVA (Fédération des Aveugles de France)
Après cette évocation du contexte juridique, Fernando Pinto da Silva, en référence à sa participation au sein du groupe de travail sur le numérique du CNCPH, nous parle des usages et de la manière dont on doit se saisir de ces avancées au niveau national.
Deux directives sont sur la table, dont une transposée depuis le 5 septembre dernier (article 80 de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel). Malheureusement ce texte présenté devant la CNCPH a reçu un avis défavorable car certains de ses concepts sont inquiétants comme le flou autour du périmètre couvert par les termes « charge disproportionnée ».
Après des menaces de sanctions qui n’ont pas eus d’effets et une liste noire de sites non accessibles introuvable, quel sera le schéma pluriannuel qui devrait être publié ?
Malgré ces interrogations, tout est actuellement réunis pour avancer : une directive en cours de transposition dans le droit national, une république numérique annoncée et effective, une prise en compte des structures privées dont le chiffre d’affaire est supérieur à 250 millions d’euros…
Pour illustrer les problèmes d’accessibilité rencontrés sur les sites publics, une vidéo en ligne du 22 novembre dernier est disponible sur « acteur public.tv »
En résumé, les exemples des principaux problèmes cités concernent l’utilisation des sites web comme ceux des offres d’emplois, le service web LinkedIn ou encore l’intranet pour les employés déficients visuels des administrations. « Quand on parle d'enjeux, on parle des sites publics, d'outils publics, d'applications et à l'avenir de "chatbot" avec les assistants vocaux. »
« L’avenir est plein d’espoir mais il est nécessaire de rester vigilants et groupés. Il faut également que les déficients visuels s’emparent de ces services et des outils d’accès existants pour porter notre parole auprès des décideurs et politiques nationaux et internationaux ! »
Les assistants vocaux : mythes et réalité
Cécile PRUVOST (en charge des partenariats chez Google)
Les assistants vocaux comme la Google Home sont des enceintes connectées qui ont initié un nouveau mode d’interaction. Elles utilisent l’intelligence artificielle (celle de Google en l’occurrence) pour interpréter des requêtes vocales effectuées par l’utilisateur et restituer une réponse, la plus souvent pertinente, par une voix de synthèse qualitative.
Initialement, l’objectif n’était pas de créer un produit pour les déficients visuels, mais ce mode d’interaction vocale et sans écran est de fait accessible.
Face à ce constat, Google reste à l’écoute des besoins et analyse ces mêmes besoins pour les publics déficients visuels…
L’intelligence artificielle de Google, présente également sur Smartphones, tablettes ou box sous ANDROID TV, regroupe actuellement 500 millions d’objets. Ces produits qui interprètent le langage naturel sont de plus en plus populaires.
La Google home est disponibles en 16 langues et les études de Google montrent que 20% des demandes web actuelles sont faites par ce type d’appareils sans écran, 50 % sont prévues en 2020 ainsi que 20% des expériences de navigation.
Avec des requêtes correctement formulées, un assistant vocal peut comprendre une conversation parlée. On en est encore au début de cette technologie, mais le côté conversationnel correspond à une véritable différence par rapport à la façon traditionnelle d’effectuer une requête. Il est désormais possible d’obtenir la météo locale du lendemain par une demande du type « je dois prendre mon parapluie demain ? ». De nombreuses variations dans la façon d’exprimer une requête sont possibles, aux USA, par exemple, Google à recenser environs 5000 façons différentes pour régler une alarme.
La personnalisation des réponses est aidée par les préférences définis par l’utilisateur et l’interprétation des habitudes de navigations effectuées.
En bref, quelles sont les principales utilisations d’un assistant vocal comme la Google Home ?
- La domotique par contrôle vocal, (ouverture des volets, réglage du chauffage...), et bientôt des appareils domestiques comme un frigo, un four…
- La gestion de sa musique en streaming via un compte Spotify, Deezer…
- L’écoute de web radio, (aux USA 19% de l’écoute des radios est réalisée par des assistants vocaux)
- L’écoute de fils d’actualités
- La réservation de billets de trains
- L’écoute de flux personnalisés avec le mot clé « Bonjour »
Au-delà de ces services natifs, l’écosystème de la Google Home est utilisé par des services tiers via des applications conversationnelles ou « chatbots » comme ceux des sociétés Sephora, « Petits Bateaux », etc.
Les assistants initient une nouvelle discipline, au même titre que les smartphones il y a quelques années. De nombreuses sociétés se spécialisent et embauchent des professions peu représentées dans le secteur du développement informatique : linguistes, poètes...
Pour la déficience visuelle, une réflexion avec les industriels et les opérateurs émerge pour proposer des contenus spécifiques comme la lecture de contenus en audio description.
Fernando PINTO DA SILVA et Christian LAINÉ (Fédération des aveugles de France)
Christian LAINÉ présente ce retour d'expérience avec les assistants vocaux en précisant que ces produits « grand public » sans écran fonctionnent par commandes et restitution vocale qui mettent tout le monde (voyants et déficients visuels) sur un plan d’égalité. Les applications de configuration installées sous iOS ou Android sont accessibles avec les lecteurs d’écran des systèmes d’exploitation de ces appareils mobiles. Comme pour les personnes voyantes, les usages sont ceux déjà cités dans l’intervention de Cécile PRUVOST mais Christian LAINÉ précise que ces assistants personnels permettent également de rendre accessible des objets ou services qui ne l’étaient pas auparavant…
F. PINTO DA SILVA cite les trois assistants vocaux les plus diffusé en France : la Google Home, l’Alexa d’Amazon et l’enceinte connectée d’Apple, même si cette dernière n’a pas été testée par manque de services disponibles actuellement. Avec l’assistant vocal Alexa d'Amazon on retrouve les mêmes principes de fonctionnement qu’avec le boîtier de chez Google et son intelligence artificielle, même si moins d'applications sont prises en charge.
Chez Google et Amazon, les assistants vocaux sont proposés en plusieurs modèles avec des tailles, une qualité d’écoute et de restitution audio différente.
Malgré une grande popularité, (1 million d’enceintes connectées actuellement vendues en France), ces produits souffrent tous du même problème, leurs écosystèmes ne permettent pas d’utiliser un service d’une marque sur un produit d’une autre marque. Les outils et services Apple ne seront pas utilisables sur les produits Google ou Amazon...
Un auditeur soulève également le problème de pérennité de ces assistants vocaux dans le temps et le manque de confidentialité des données fournies. La pérennité ne semble pas être un problème avec un produit dont l’évolution est essentiellement logicielle et assurée par des mises à jour gratuites et régulières. Quant à la confidentialité, elle est contrôlée par l’utilisateur et un signal sonore peut être ajouté sur la Google Home dès que le système se met en mode écoute après les mots clés « Dis Google » ou « OK Google ».
Innover au service de l’expérience de l’utilisateur déficient visuel
François-René GERMAIN (Orange)
Après une énumération du parcours client Orange, des directives européennes et nationales, des réglementations, du principe de conception universelle et de l’implication d’Orange dans ces différents processus, François-René GERMAIN évoque l’offre de téléphonie adaptée représentée par les appareils de la société Kapsys comme le SmartVision 2 et proposée par Orange dans ses boutiques. Le SAV et les formations étant assurés par des prestataires. François-René Germain nous annonce ensuite trois nouveautés majeures pour cette année 2019 :
- L’application « Tactile Facile » d’Orange. Une application de type « Launcher » conçue pour faciliter l'usage d'un smartphone par les personnes handicapées. Cette application gratuite, mais limitée actuellement aux produits Android d’Orange, est multi handicap via des profils utilisateurs liés au type de déficience (5 actuellement, 10 à venir). Le public visé semble être hybride entre des personnes handicapées et sénior (continuum des déficiences liées au vieillissement évoqué par François-René GERMAIN). Les développements à venir prévoient d’avantage de fonctionnalités et de profils utilisateurs.
- La « Dot Watch ». Une montre connectée Coréenne qui semble avoir suffisamment convaincu Orange pour que le produit soit commercialisé par la société. Cette dernière est équipée de quatre cellules en braille éphémère. Elle donne l’heure et permet d’obtenir notifications et lecture de messages via une connexion Bluetooth avec son smartphone.
- L'assistant personnel d'orange DJingo. Cet assistant de type Google Home ou Alexa se centralise sur les services Orange qui sont ainsi reliés et pilotés par des commandes vocales. Ce produit devrait être commercialisé début 2019.
François-René GERMAIN signale une rubrique autonomie sur le site d’Orange. Plus d’informations sur les offres Orange pour les publics handicapés sont données par le numéro vert : 0800.11.22.33
Manuel PEREIRA (fondation Valentin Haüy)
Manuel PEREIRA présente les services d'agrégation de contenus web par le « Localisateur ».
Ce projet financé par la fondation Valentin Haüy et développé par Philippe Léon a été initié en 2009. Le localisateur n’a pas été conçu pour palier l’inaccessibilité des sites web mais pour agréger des contenus web et ainsi simplifier la navigation et l’accès à l’information.
L’application, à l’origine uniquement sur PC, permet un accès à la presse, la consultation d’annuaires, l’écoute des radios, le téléchargement de podcasts, l’information sur les horaires de trains de la SNCF, etc. Une multitude de services qui sont accessibles gratuitement par une interface simple et unique, compatible avec les lecteurs d’écran tel que JAWS ou NVDA.
Après cette première version, le localisateur a été porté sur le web avec une version adaptée aux lecteurs web mobiles.
Avec la création d’une application sur iOS et Android (Apple Store ou Google Play) les applications déjà présentes sont enrichies par la géolocalisation de l’utilisateur afin de lui offrir des services présents autour de lui comme les horaires de départ et sa position par rapport aux stations de bus à proximité. Dans l’avenir il est prévu d’offrir une option de guidage vers ce point ou d’autres points d’intérêts à proximité : banques, cinémas, pharmacies...
D’autres évolutions prévoient le téléchargement de livres accessibles à partir de la bibliothèque en ligne Éole puis leur lecture avec une application tierce comme EasyReader.
Le « Localisateur » est une application gratuite, le téléchargement de la version PC et des informations complémentaires sont disponibles sur site du concepteur.
Présidente des sessions de l’après-midi : Pascale ISEL
Téléphonie mobile : il n’y a pas que le tactile dans la vie !
Présentation de solutions de téléphonie mobiles alternatives au tactile : le MinVision de Kapsys, et le BlindShell Classic, deux appareils utilisables via un clavier à touches physiques.
Bruno SCHMITT (Acces’Solutions)
Le BlindShell Classic commercialisé par Access Solutions est un téléphone avec clavier physique similaire aux anciens téléphones Nokia. Le BlindShell Classic reprend l’adaptation logicielle du BlindShell 2 en conservant une navigation horizontale et verticale réalisée, non par gestuelles, mais par le joystick du clavier.
Compatible 4G, et supportant deux cartes SIM, d’une connectique micro-USB et d’une fonction d’identification de code barre, le BlindShell Classic dispose de touches espacées et facilement identifiables avec un repère tactile sur le chiffre 5. L’interaction fonctionne également par commandes et dictées vocales même si l’énonciation des numéros d’appel n’est pas prise en compte actuellement. En constante évolution, l’application Voxiweb sera disponible en France au mois de janvier 2019 par le biais d’une mise à jour.
Aram HÉKIMIAN (Kapsys)
Évalué par le CERTAM, les aspects et les fonctionnalités du MiniVision nous ont été présentés par une vidéo.
Trois nouvelles applications ont été intégrées sur la nouvelle version de décembre : une pour la prise de notes par le clavier physique ou dictées vocales, une seconde pour obtenir la météo locale et des prévisions sur les jours à venir, et une dernière pour utiliser le flash en guise de lampe torche. Cette mise à jour permet également d’associer une application ou une fonction à un appui prolongé sur une touche numérique.
Le support et les services d’accompagnement sont assurés par HandicapZero et l’association Air.
Stéphanie VIEILLEFAULT (Handicapzéro)
Stéphanie retrace l'historique des services de téléphonie proposés par HandicapZero notamment à l’époque des appareils NOKIA et de l’adaptation vocale avec le lecteur d’écran « Mobil Speak » toujours distribué par HandiCaPZero.
Actuellement l’association propose des services de supports techniques autour des appareils de Kapsys proposés avec 1h30 de formation réalisée par HandiCaPZero lorsque l’appareil est vendu par Orange ou le BlindShell. HandiCaPZero propose un numéro de support technique gratuit tous les après-midis au 01.53.40.99.36
Le MiniVision et le BlindShell Classic avec clavier physique sont proposés au même prix à 369 €, le SmartVision 2 Premium à 739 € et le SmartVision 2 de base 529 €. Une prise en charge partielle est parfois possible dans certains départements.
Braille low-cost : vers des terminaux braille plus abordables ?
Durant cette conférence ont été présentés deux appareils de lecture braille : l’Orbit Reader 20 par l'Association Valentin Haüy et le Braille Me par la société CECIAA.
Manuel PEREIRA (Association Valentin Haüy)
L'Orbit Reader 20 est un appareil de lecture de fichiers braille numérique dont l’origine remonte à 2012 et initié par plusieurs organisations internationales dont l’Association Valentin Haüy fait partie. Le but est de promouvoir un appareil de lecture braille à bas coût accessibles à tous et de faciliter la transition du braille papier vers le braille numérique.
Une nouvelle technologie de cellules braille 8 points électromécaniques ont permis cette réduction de coût sans nuire à la qualité du braille. L’équipement comprend un afficheur de 20 cellules sans curseur routine, un clavier de type Perkins, une carte SD pour le stockage des fichiers en braille numérique (codification US et Fr) et des fichiers TXT, une connectique USB pour une utilisation en tant qu’afficheur braille piloté par un lecteur d’écran (JAWS, NVDA, Voice Over sur Mac) ou en Bluetooth avec TalkBack sous Android et Voice Over sous iOS.
Parmi les fonctionnalités : navigation et mémorisation de la position d’arrêt en lecture, éditeur de texte sans mise en forme. Ce produit « low cost » se veut simple d’utilisation et ne rentre pas en concurrence avec les blocs-notes existants sur le marché.
Sa commercialisation est prévue en France par l’Association Valentin Haüy en mars 2019 au prix de 599 €.
Antonio PEREIRA (CECIAA)
Le BrailleMe est un bloc-notes à bas coût et une liseuse de document en braille numérique fabriqué en inde. Encore en version bêta, il sera prochainement commercialisé par CECIAA.
Équipé de vingt cellules six points fonctionnant par impulsion magnétique et de curseurs routines, la saisie est réalisée par un clavier braille à six touches et d’une barre d’espacement. Les commandes utilisent des combinaisons de type touche accord. Parmi les principales fonctionnalités :
- Un gestionnaire de fichiers
- La lecture de fichier en braille numérique stockés sur carte SD aux formats BRF / BRL en abrégé et intégral (plusieurs tables disponibles)
- Un éditeur de texte sans possibilités de mise en forme mais avec pose de marqueurs et fonctions copier / coller
- Une connexion en USB et pilotage avec JAWS et NVDA
- Une connexion en Bluetooth et pilotage avec Voice Over (iOS) et TalkBack (Android)
Localisé et vendu par CECIAA entre 800 et 900 euros, Le BrailleMe s’adresse d’avantage aux particuliers qu’à l’équipement d’un poste de travail professionnel.
Pour donner suite à ces deux présentations, les questions du public ont portées sur les frais de maintenance, les accessoires fournis et la compatibilité de ces appareils avec le format ePUB.
En réponse à ces interrogations, Manuel comme Antonio indiquent que, s’agissant de produits équipés de nouvelles technologies de cellules à bas coûts, le prix de la maintenance devrait s’en ressentir et être moins élevé que pour les blocs-notes présents actuellement sur le marché.
Pour les accessoires, l’utilisation en mobilité de l’Orbit Reader 20 est facilitée par un tour de cou et une sacoche de transport. Il est encore trop tôt pour connaître les accessoires fournis avec le BrailleMe. Enfin, concernant la compatibilité de ces appareils avec le format ePUB, elle n’est pas gérée directement mais la lecture de livre dans ce format peut passer en mode connecté par l’utilisation d’une application de lecture installée sur le PC, le smartphone ou la tablette.
Mardi 4 décembre
Président de la session du matin : Fernando PINTO DA SILVA
Édition adaptée : vers des ressources nativement accessibles ?
En préambule aux interventions qui suivent Fernando PINTO DA SILVA nous donne plusieurs éléments de compréhension :
La loi DADVSI permet à diverses structures d’œuvrer dans le champ de l’édition adaptée en permettant aux structures agréées d’accéder aux fichiers sources des éditeurs par une plateforme dédiée. Cette démarche participe de la volonté du ministère de la culture d’encourager l’accès aux livres adaptés par les publics « empêchés » comme les déficients visuels.
Qu’est-ce que le nativement accessible ? « C’est lorsque l’éditeur fait le nécessaire dans ses chaînes de production pour que ses ouvrages soient accessibles à tous les publics ».
Laetitia CASTILLAN (laboratoire cognitif, langue, langage et ergonomie de l'institut de recherche en informatique de Toulouse).
Laetitia CASTILLAN effectue des recherches et des tests sur l’accessibilité des manuels scolaires numériques pour les élèves malvoyants et aveugles inclus en milieu ordinaire.
Depuis le plan Handiscol de 1999 puis la loi de février 2005, le contexte a évolué avec de plus en plus d’élèves en milieu ordinaire. En 2017-2018 : 13000 enfants sont inclus en milieu ordinaire dont 5576 déficients visuels. 40% de ces élèves sont en école primaire, 73% en collèges.
Bien équipée d’aides techniques, cette population fait partie des élèves en intégration les mieux équipés).
Depuis le plan numérique en mai 2016, les enseignants sont formés au numérique et les élèves bénéficient d’équipements. En parallèle, des supports numériques sont apparus (ENT, manuels scolaires, etc.). Cette situation se démocratise et devient de plus en plus présente. Face à ce constat peut-on dire que les manuels scolaires numériques sont un facteur d'inclusion ou d'exclusion pour les personnes déficientes visuelles ?
Favoriser l’inclusion sociale c’est travailler avec les mêmes documents scolaires que tout le monde mais personne ne s'est posé en amont la question de l'accessibilité des manuels scolaires aux élèves mal ou non-voyants. Les contraintes d’accès à l’information sont en effet particulières pour ces élèves et si l’accessibilité des manuels est prévue en amont, les organismes de transcription auront plus de facilité pour les adapter.
Le but de ce projet est donc d’évaluer l’accessibilité des ouvrages pour les élèves non et malvoyants, étudier les besoins par rapport aux élèves voyants et rédiger des documents avec des recommandations de conception pour les transcripteurs et les éditeurs.
La méthodologie utilisée est la suivante :
- Les normes d’accessibilité sont-elles respectées ?
- Mener des enquêtes d’usages, effectuer des mises en situation, rencontrer les usagers de manuels scolaires numériques et vérifier le succès de ces tests utilisateurs.
Le constat après un an d’étude :
- Cette étude montre que les élèves aveugles ne peuvent utiliser les applications dédiées pour la lecture des manuels scolaires numériques. Ces dernières sont souvent incompatibles avec un lecteur d'écran ou un dispositif braille comme un bloc-notes.
- Les élèves malvoyants peuvent utiliser les manuels mais il reste des problèmes de flexibilité d’adaptation et de navigation dans les contenus.
- Mêmes avec agrandissement, les interfaces utilisateurs des logiciels de lecture sont mal ou peu adaptées aux élèves malvoyants. Menus trop petits, présence de pictogrammes difficilement identifiables...
- Les élèves sous-exploitent les possibilités offertes.
- Il manque un accompagnement des utilisateurs et des enseignants malgré un fort désir d’accès à ces ouvrages par les étudiants.
- Les raccourcis claviers n’existent pas et les outils d’assistance ne sont pas compatibles.
Ariane MIZRAHI (responsable édition réseau Canopé Haut de France) et Ludovic OGER (transcripteur réseau Canopé)
Le réseau Canopé fait partie des opérateurs publics rattachés au ministère de l’éducation national (ancien CNDP ou CRDP). Son rôle est de renforcer l’action de la communauté éducative dans le but de la réussite de tous les élèves. Ses services sont à destination des enseignants, des éducateurs, ou de toutes personnes qui interviennent auprès des élèves et des parents d’élèves.
Le réseau Canopé dispose d’un centre à Poitiers et de plusieurs antennes régionales disposant d’un réseau d’édition. Ses trois axes d’action concernent l’édition papier et numérique – la formation – les services aux personnes accompagnantes.
Dans les hauts de France, Canopé intervient pour le développement de livres numériques nativement accessibles. Les ouvrages produits sont souvent complexes (ouvrages scolaires) et comportent des textes, des images, des graphiques, des schémas, des tableaux, des formules mathématiques… Le travail d’adaptation est réalisé en mode projet et demande pas mal d’imagination et de créativité pour que le même document soit également lisible pas tous. Ce travail répond à deux priorités ministérielles : une école inclusive et une direction portée vers le numérique éducatif.
Ancien transcripteur vers du braille papier, Ludovic OGER du réseau Canopé nous parle du travail de transcription, notamment vers le format ePUB 3 accessible. Pour résumé, Le format ePUB 3 est similaire à un petit site internet, fichier HTML, CSS et parfois JavaScript réunis dans un fichier. Un premier test a été réalisé en concevant une méthode de lecture avec alphabet phonétique pour les enseignants qui désirent apprendre la lecture aux enfants de cours préparatoire. Une lecture avec le lecteur d’écran NVDA montre que l’information phonétique est perdue sauf à utiliser la technologie ARIA dans le code (ARIA-label). Cette technique ne marche malheureusement pas pour toutes les applications de lecture. L’adaptation d’ouvrages scolaires est un long travail, les auteurs ne mettent pas toujours des alternatives aux images, les tableaux sont complexes à adapter, etc.
Les retours d’expérience des utilisateurs sur ces ouvrages adaptés sont importants et permettent de progresser. La prise en compte des élèves dyslexiques est une des prochaines étapes envisagées avec l’espoir que les applications de lecture puissent s’adapter aux besoins des déficients visuels et des dyslexiques.
Luc AUDRAIN (Hachette livres)
Luc AUDRAIN, responsable support à la numérisation chez Hachette, nous donne un retour d'expérience sur les adaptations de livres simples effectuées par une grande maison d’édition.
Hachette livre est pleinement impliqué dans le nativement accessible et regroupe une soixantaine de marques avec une production d’ouvrages parfois complexes. Dans cet exposé il n’est question que de livres simples (romans) dont la structure et les contenus peuvent être plus facilement intégrés dans des processus de production. Hachette représente 7000 nouveautés par an dont environ 1000 romans avec une production largement sous-traitée. Luc AUDRAIN fourni le cahier des charges à ces sous-traitants.
Depuis 2009 ces derniers doivent fournir de l'ePUB. L’ePUB 3 est sorti en 2011 avec des standards similaires avec ceux du Web. L’IDPF, intégré au W3C, est le consortium qui soutient le format ePUB. Pour les ouvrages numériques en ePUB 3, les techniques du web sont augmentées par des spécificités propres aux livres (chapitre, ordre de lecture, pagination, etc.).
Des techniques et validateurs ont été conçus et promus par le Consortium Daisy. L’outil ACE vérifie l’absence d’erreurs d’accessibilité dans les fichiers ePUB. Cet outil a été imposé par Hachette à tous ses sous-traitants. Tous les romans traités pour Hachette passent donc par le validateur ACE. Luc Audrain diffuse également de l’information sur l’accessibilité par sa participation au groupe de travail du SNE dont Hachette fait partie.
Les exigences d'accessibilité pour la production d’ouvrages auprès des sous-traitants ont été constantes et progressives de la part d'Hachette (l’ePUB 3 n’a été imposé qu’en 2016) et le niveau d’accessibilité des romans aujourd’hui diffusés par Hachette est très bon. En coopération avec ministère de la culture un soin particulier est apporté sur toute la chaîne liée à la lecture par les personnes « empêchées ». Tant qu’il n’y aura pas de lecteur de fichiers adaptés au format ePUB 3, il est évident que le droit à l’exception handicap (Platon) restera d’actualité.
Augmenter la sémantique des ouvrages complexes faciliterait également le travail des organismes d’adaptation et leurs lectures par des aides techniques. Pour le logiciel inDesign, Hachette à communiqué des demandes à son créateur Adobe mais ces demandes seraient certainement plus efficaces si elles provenaient d’un organisme comme l’OMPI.
Président des sessions de l’après-midi : Christian LAINÉ
Industriels : comment s’approprient-ils l’accessibilité ?
Dans une stratégie de gamme, un industriel se doit de proposer au moins un produit accessible. Entre les termes critères d’utilisabilité, « design for all », etc. comment définir simplement un produit accessible ? C’est un produit respectueux de la diversité des utilisateurs, un produit sûr et sain, fonctionnel et compréhensible, un produit durable. L’accessibilité doit être une valeur intégrée à l’ADN d’un industriel avec une volonté de cocréation regroupant industriel, associations liées au handicap et utilisateurs.
Manuel JORDAN (Konica Minolta)
Présentation des copieurs Konica Minolta et de leur accessibilité rendue possible par E.V.A, un système qui ajoute des messages vocaux et des commandes vocales aux copieurs de la marque. E.V.A. utilise un casque équipé d’un microphone et permet de donner des instructions vocales pour réaliser des photocopies, une impression, etc. Les messages vocaux guides l’utilisateur pour le remplacement des toners, accéder aux bacs papiers... Depuis un an et demi, Konica Minolta travaille en collaboration avec la Fédération des Aveugles de France pour améliorer l’accessibilité de leurs produits aux déficients visuels.
Olivier BOISSARD Pascal HILBERT (Samsung)
Samsung nous fait une présentation des fonctions d’accessibilité des Smart TV de la marque grâce au guide vocal et aux améliorations de l’affichage nativement intégré sur leurs appareils. En France une collaboration à été menée avec le CERTAM de l’association Valentin Haüy et HandicapZero.
Ces fonctions d’accessibilité sont désormais intégrées sur toutes les Smart TV actuelles sans surcoût. Le déclenchement du menu permettant la vocalisation est réalisé par la télécommande Smart Remote en maintenant la touche volume appuyée pendant trois secondes. Le guide vocal est un lecteur d'écran qui vocalise toutes les fonctions de la TV (changement de chaînes, volume, menu de réglage…). Il est possible d'activer l'audio description et les sous-titres pour les programmes qui en disposent.
Pour les utilisateurs malvoyants, la taille des textes est ajustable ainsi que le niveau de contraste par la modification des couleurs du texte et du fond. Le mode d’emploi intégré est également vocalisé et navigable.
Bien évidemment les informations des flux TNT sont vocalisées en temps réel : nom de la chaîne, résumé du programme et guide électronique des programmes.
Une application peut être installée pour modifier la colorimétrie du téléviseur. En résumé tous les flux vidéo qui passent par la TV, box connectées ou consoles de jeux comprises voient leurs couleurs d’affichage modifiées par des filtres couleurs pouvant aider la perception des contenus par des personnes souffrant de daltonisme. Enfin les fonctions des Smart TV sont compatibles avec des commandes vocales pour changer de chaine, modifier le volume, activer l’audio description ou les sous-titres, etc.
Plus de précisions sont données sur notre évaluation du produit sur le site du CERTAM ou sur la page du site Samsung (en anglais).
Déplacements et aides techniques, quelles solutions disponibles sur le marché ?
Christian LAINÉ et Fernando PINTO DA SILVA (Fédération des Aveugles de France).
Christian LAINÉ et Fernando PINTO DA SILVA nous donnent un aperçu de quelques solutions d’aides aux déplacements :
Moovit a été testé sur iPhone avec le lecteur d’écran Voice Over. Cette application mobile permet la recherche d’un itinéraire en saisissant son adresse. Elle est utilisable dans plusieurs villes du monde et prend en compte les transports en commun dans le parcours. Plusieurs itinéraires sont proposés avec un descriptif détaillé et des temps de parcours. Toutes les fonctions ne sont pas accessibles avec Voice Over, mais l’équipe de développement de Moovit est à l’écoute des utilisateurs.
Une brève liste des solutions existantes est donnée, que ce soit avec les GPS dédiés comme le Victor Reader Trek par exemple, les commandes de feus sonores, les détecteurs d’obstacles sur canne blanche, etc.
Pour les applications GPS d'aide aux déplacements sous iOS, BlindSquare permet de découvrir son environnement (carrefours, ou points d’intérêt par exemple). MoovIt bien sûr pour les déplacements en transport en commun en France ou à l'étranger et Plan ou Maps pour la navigation.
Des ressources en ligne sur les solutions d’aide aux déplacements devraient être prochainement publiées sur le site de la Fédération des Aveugles de France.
Andrea ANDRY (Orcam)
Le dispositif My Eye de la société Orcam est un petit appareil muni d’une caméra et d’un petit haut-parleur qui se fixe sur la monture d’une paire de lunettes. My Eye utilise une caméra pour capturer un texte et en faire une lecture audio ainsi qu’une technologie d’intelligence artificielle pour la reconnaissance de visages et d’objets. Cet appareil, très simple d’utilisation, ne requiert pas de connaissances technologiques ou informatiques et répond aux besoins d’autonomie et d’indépendance des déficients visuels ou intellectuel.
Parmi les caractéristiques du produit :
- OCR avec reconnaissance automatique jusqu’à trois langues
- Commandes par appuis sur l’appareil ou gestuelles devant la caméra
- Détecteur de couleur
- Détection automatique de visages et d’objets
- Lecture de code barre (base de données enregistrée sur l’appareil)
- Reconnaissance de billets de banque
- Autonomie = 2 heures en utilisation continu, charge complète en 25 minutes
- Pas de connexion internet en cours d’utilisation
- Connexion en Wifi pour les mises à jour
- Bluetooth pour le branchement d’écouteurs, d’un casque ou d’un appareil auditif (déploiement prévue sur une mise à jour en janvier 2019).
L’Orcam My Eye est vendu par ESSILOR pour le réseau des opticiens ou CFLOU et Ceciaa / Axos pour les vendeurs spécialisés dans la déficience visuelle.
Ateliers visités
Parallèlement aux interventions exposées précédemment, plusieurs ateliers animés par des fabricants ou des distributeurs se sont tenus dans plusieurs salles de l’INJA, voici ceux auxquels nous avons participés ou que nous avons visités :
- Plages braille « low cost » Orbit Reader 20 (Association Valentin Haüy) et BrailleMe (CECIAA)
- Téléphones MiniVision (Kapsys) et BlindShell Classic (Access’Solutions)
- Le système E.V.A. sur photocopieurs Konica / Minolta
Clôture des journées d’étude
Vincent Michel, président des Aveugles de France a clôturé ces deux journées d’étude sur les nouvelles technologies dédiées aux déficients visuels.
Conclusion
À plusieurs reprises, le CERTAM a participé ou assisté à cet évènement de rencontres annuelles organisé par la Fédération des Aveugles de France. En cette fin d’année 2018, ces journées d’étude sur les nouvelles technologies dédiées aux déficients visuels se sont déroulées à l’INJA plutôt qu’à la cité des Sciences et de l’Industrie comme les années précédentes.
En termes d’accessibilité du web et des services, nous avons apprécié les avancées du cadre législatif au niveau européen et national, éléments indispensables pour que les choses évoluent enfin plus rapidement.
Avec l’intervention de Luc AUDRAIN, l’édition nativement accessible progresse également. Le réseau Canopé nous montre que l’adaptation de livres complexes comme les ouvrages scolaires est possible même si le chemin reste encore long pour obtenir un niveau de production satisfaisant pour les élèves en intégration.
Les nouvelles technologies adaptées à la déficience visuelle bénéficient des avancées de l’intelligence artificielle, la présentation des assistants vocaux et leurs « appropriation » par les non et mal voyants nous l’ont, une fois de plus, démontré.
En conclusion, et pour reprendre les propos de Mireille PRESTINI en préambule à ces deux journées, le lobbying auprès des pouvoirs publics, l’information auprès du public, la formation des utilisateurs et le travail collaboratif entre industriels et associations d’utilisateurs est certainement la combinaison la plus efficace pour permettre aux déficients visuels autonomie et inclusion grâce aux possibilités offertes par le numérique et les nouvelles technologies.